INTERVIEW 
 
David Bordas
Responsable technique
Jeuxvideo.com
David Bordas
"Avec des développements internes, nous sommes sûrs de connaître le fonctionnement de nos applications"
Avec 1,65 million de visiteurs uniques par mois, Jeuxvideo.com se classe parmis les premiers sites éditoriaux en ligne. Son responsable technique nous en dévoile les coulisses.
26/04/2005
 
JDN Solutions. Quelle était la plate-forme technique de votre site lors de sa création ?
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Dossier Sites web
David Bordas. L'entreprise a été créée en 1997 par trois personnes. Au lancement, l'hébergement se faisait chez un petit hébergeur mutualisé qui nous fournissait un espace disque d'un mega-octet. Internet n'était alors pas aussi développé que maintenant. Lorsque nous avons commencé à grossir, l'hébergement a été confié à Adarweb, devenu VerioFrance après son rachat par Verio.

A-t-elle connue des changements jusqu'à aujourd'hui ?
Dans les années 1999-2000, l'architecture est passée sur un environnement multi-serveur sous Linux avec un répartiteur de charge Alteon. Le support était encore confié à VerioFrance mais l'hébergement proprement dit s'effectuait dans un centre de données basé à Springfield, aux Etats-Unis.

En 2002, ce centre de données a été rapatrié en France, à Courbevoie, chez Téléglobe. Nous avions alors fait le choix de Téléglobe car nous n'étions pas satisfait de Verio et de ses prestations. Depuis le rachat par Verio, les procédures d'hébergement d'Adarweb avaient été changées en profondeur.

Fin 2001, une coupure de courant est survenue dans notre centre de données et a touché tous nos serveurs pendant une à deux heures. Je considère que ce genre d'incident ne doit pas arriver. Une fois chez Téléglobe, nous y sommes restés un certain temps mais ils ont fait faillite. Depuis, Agarik, ancien sous-traitant de Téléglobe, se charge de notre hébergement.

Utilisez-vous une solution de mise en cache des données pour gérer votre trafic ?
Non, j'ai eu des contacts avec Akamai. Leur solution propose d'absorber le coût de la montée en charge par leur propre infrastructure, au lieu de rajouter un serveur chez nous. Mais, à l'époque, acheter un serveur supplémentaire chez mon hébergeur me coûtait moins cher.

Un autre problème se serait posé : nous n'aurions pas trop su où transitaient les données. Or, ce que l'on connaît mal ou peu fait peur. Nous n'aurions pas eu la maîtrise totale de la chaîne de publication.

Comment s'organise aujourd'hui votre centre de données ?
Nous totalisons 11 serveurs différents, dont 5 frontaux Web sous Apache"
Nous totalisons 11 serveurs différents, dont 5 frontaux Web sous Apache, deux serveurs de base de données sous MySQL, un serveur de téléchargement sous Linux et BitTorrent, deux serveurs de mail SendMail, dont un est utilisé comme anti-virus avec la solution Kaspersky Server.

Nous disposons d'un dernier serveur dédié à nos clients, fournissant notamment des prestations d'hébergement. Enfin, deux répartiteurs de charge Iron de Foundry Networks assurent l'évolutivité et la stabilité du site.

Avec Linux, Apache et MySQL, utilisez-vous le langage PHP ?
Il n'y a que très peu de PHP sur Jeuxvideo.com, cela afin de supporter la montée en charge et réduire au maximum les ressources serveurs. Par exemple, la partie publication de données et mise en forme de contenu est issue de développements internes en langage C.

Le système fonctionne de la manière suivante : nous générons des pages HTML qui sont ensuite réparties sur nos frontaux. Les pages HTML exigent moins de ressources machines - pour être affichées - que des pages dynamiques.

Pourquoi avoir généralisé le développement en C sur un environnement Web ?
J'obtiens une meilleure performance avec du développement CGI"
J'obtiens une meilleure performance avec du développement CGI. Le C est un langage de bas niveau et permet donc de faire les choses plus finement qu'avec PHP. Comme module d'Apache, le PHP est un langage interprété et non compilé comme le C.

Toutefois, l'inconvénient majeur du C - puisqu'il n'a pas été prévu à l'origine pour Internet - vient du fait qu'il faut décrire par soi-même des fonctions comme la gestion des cookies ou des flux XML.

Le choix du langage C est-il historique ?
Non, à l'époque de la création du site, une grande partie des développements avaient été fait en Perl. Mais, au fur et à mesure de la montée en charge, certains programmes ont été réécrits en C. Désormais, les nouveaux programmes sont automatiquement développés en C.

Pourquoi avoir opté pour Linux comme système d'exploitation ?
D'abord, en raison de sa robustesse et de sa fiabilité, puis de son prix. De plus, l'équipe connaissait déjà bien Linux. Le principe de l'Open Source représente un avantage certain pour nous. Si une faille vient à être découverte, la taille de la communauté est telle que la faille sera corrigée plus rapidement que sur un système Microsoft. Nous sommes tellement contents de Linux que nous ne souhaitons pas changer.

Du point de vue de la performance, il nous faudrait plus de machines, sans compter le coût des licences pour faire tourner le site. Apache était un choix logique avec Linux. Enfin, concernant MySQL, nous en sommes contents et comme notre structure de base de données est relativement simple, cette solution nous permet d'être performants sans avoir les coûts pharaoniques d'une solution Oracle.

D'une manière générale, comment arbitrez-vous entre développement interne et externe ?
La disponibilité du code source représente davantage un gage de sécurité qu'une menace"
Historiquement, en 1997-1998, les solutions du marché étaient moins développées qu'elles ne le sont aujourd'hui. Notre moteur de recherche - mais aussi notre outil de publication - ont alors été développés en interne. Depuis, nous en sommes satisfaits.

Comme ce sont nos produits, nous sommes sûrs de connaître tout ce que fait le programme et comment il le fait. C'est un gage de sécurité. Cela correspond également à notre choix de l'Open Source. Je considère que la disponibilité du code source représente davantage un gage de sécurité qu'une menace.

Avez-vous envisagé de consolider votre parc de serveurs ?
Aujourd'hui, le site fonctionne à l'aide de machines Bi-Xeon dotées de 2 Go de RAM. Typiquement, à l'heure actuelle, je ne suis pas convaincu que nous puissions faire tourner tout jeuxvideo.com sur une seule machine.

En revanche, une baie de disques a été envisagée. Tous les serveurs seraient reliés à la baie de disques et partageraient ainsi le même disque dur. Les serveurs blades ne sont pas forcément quelque chose d'intéressant pour nous.

Quels sont vos projets pour 2005 ?
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Dossier Sites web
Le gros challenge cette année consiste à créer une architecture multisite. Notre architecture redondante réunit toutes les machines dans une seule et même salle. Cela comporte un risque car si le centre de données tombe en panne, toute la plate-forme du site est indisponible.

Différentes options s'offrent à nous : soit nous créons un site agissant comme une bouée de secours, c'est-à-dire qu'il ne reçoit de trafic que si le site principal tombe, soit nous partageons le trafic entre les deux sites. La première solution sera moins coûteuse - car sans frais d'administration courant - mais moins optimisée en matière de ressources.

La DT de Jeuxvideo.com
 La direction technique
Effectif
3 personnes
 Les solutions technologiques 
Serveur Web
Apache
Langage de développement
C, Perl
Bases de données
MySQL
Systèmes d'exploitation
Linux (Red Hat)
Moteur de recherche
Interne
Serveur de messagerie
SendMail
Antivirus
Kaspersky Server
Publication de contenu
Interne
 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
David Bordas, 25 ans, est responsable technique du site Jeuxvideo.com. Il était anciennement analyste programmeur lorsqu'il a rejoint le groupe, 5 ans plus tôt.

08/2000 : Analyste programmeur chez Jeuxvideo.com.

Et aussi titulaire d'un DUT informatique (2000)

   
 
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