INTERVIEW 
 
Pierre Gressier
DSI
Canal+
Pierre Gressier
"Nous abandonnons le client léger pour revenir au client lourd"
Le système d'information de la chaîne cryptée se caractérise par de nombreuses briques métiers, sur le plan de la gestion des abonnements et de la relation client notamment.
16/05/2006
 
JDN Solutions. Comment se découpe le système d'information de Canal+ ?
  Le site
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Pierre Gressier Nous disposons d'abord d'un système pour les fonctions de support, basé sur SAP, couvrant la gestion de la paie, des ressources humaines et de la comptabilité.

Un autre système plus spécifique à notre métier est destiné au traitement des abonnés aux différentes chaînes de Canal+. Il offre des dispositifs de gestion des abonnements, de gestion des droits d'accès clients, de traitement de la comptabilité abonnements et des contentieux, jusqu'à la gestion des approvisionnements de nos points de vente. Il est basé sur des programmes Cobol tournant sur un mainframe IBM.

Un système de gestion trafic, basé sur des serveurs Windows, est centré sur la constitution des grilles de programmes et la gestion de la bandothèque. Enfin, notre régie publicitaire présente un SI métier qui lui est propre. C'est également le cas de la filiale Studio Canal, dont le système est axé à la fois sur les problématiques de financement, d'acquisition et de distribution de films de cinéma. Tous ces environnements informatiques s'appuient également à des serveurs Windows.

Quels sont vos principaux projets et missions actuellement ?
Mes missions sont comparables à celles de la plupart des DSI de grands groupes. Je suis chargé de gérer un système d'information avec pour objectif d'aligner l'informatique sur les besoins des utilisateurs, tout en maîtrisant les coûts. J'ai deux principaux projets en cours : la révision de l'infrastructure informatique en vue d'améliorer la qualité de service utilisateurs d'une part, la refonte de notre système de distribution d'autre part.

Qu'en est-il de cette refonte des applications de distribution ?
Ce projet a été lancé il y a un an. Il a débuté par la mise en place de la solution Siebel Analytic en vue d'industrialiser la gestion des campagnes marketing. Un deuxième lot, pour lequel nous avons retenu Siebel Marketing, concernait notre centre de la relation clients. Ce chantier de refonte se poursuit aujourd'hui avec la remise à plat de notre gestion des droits terminaux, ainsi que la refonte de notre système décisionnel.

Nous avons opté pour l'entrepôt de données NCR Teradata"
Ces différentes briques restent liées au mainframe d'origine qui continue à jouer le rôle de noyau de notre gestion abonnés. Les lots suivant consisteront en la refonte de l'espace clients sur Internet, et celle du back office. Nous avons opté pour une architecture Windows pour la plupart de ces chantiers.

Avez-vous déployé un nouvel entrepôt de données pour supporter vos outils décisionnels ?
Les applications Siebel Analytics ont été mises en place initialement sur un entrepôt de données Oracle. Aux côtés de la gestion des campagnes, cette plate-forme devait également prendre en charge le reporting abonnés en associant divers indicateurs, tels le taux d'abonnements et l'évolution du portefeuille. Or, du fait de sa structure relationnelle, cette base engendrait des temps de réponse très longs, pouvant dans certains cas dépasser une heure.

Nous avons donc décidé assez rapidement de migrer vers un entrepôt de données, la solution NCR Teradata en l'occurrence. Cette opération nous a permis d'éviter le travail d'optimisation qui aurait été nécessaire sous Oracle, en basculant vers une architecture plus adaptée. Notez que les autres applications, le centre de relation client et la gestion des droits, sont restées sous Oracle.

En quoi à consisté la révision de l'infrastructure informatique ?
Pour les postes de travail, nous avons d'abord choisi d'abandonner le modèle du client léger, et de migrer vers le client lourd. L'idée était d'améliorer la performance d'accès aux applications de travail. Jusqu'à l'année dernière, la bureautique s'appuyait sur des terminaux Citrix et un mode de stockage centralisé. Nous observions des problèmes d'accès le matin alors que nos 3 500 postes se connectaient en même temps. D'où la volonté de revenir à des clients lourds, ici sous Windows XP SP2.

Nous avons également revu nos dispositifs de gestion des droits d'accès au SI, et mis en place des solutions et processus d'administration des machines en nous adossant aux technologies Microsoft et Altiris. Enfin, une nouvelle solution de stockage de fichiers a été déployée autour de la technologie NetApp. De 41% avant la migration, le taux de satisfaction utilisateurs est passé à 86% après. Finalement, le nouveau parc n'est pas plus difficile à administrer que l'ancien et le caractère décentralisé du nouvel environnement contribue aussi à répartir les risques en cas de crash.

Quant à notre réseau étendu, nous sommes en train de le refondre vers un VPN MPLS avec Neuf Cegetel.

Et sur le plan de la rationalisation machine ?
Nous avons décidé d'externaliser la production informatique auprès d'Atos"
Ce projet nous a effectivement donné l'occasion de rationaliser le nombre de serveurs bureautiques. Nous sommes passés de 160 à 110 serveurs. Côté applicatifs, nous avons également réalisé un travail de concentration des machines, à la fois pour nos environnements de développement et de recette, et nos serveurs de production.

Nous avons notamment mis en œuvre la solution de virtualisation de Microsoft. Une grosse partie de nos serveurs tourne sous Windows. Nous avons fait le choix de Sun Solaris pour certaines applications, la partie trafic système notamment. Nous revoyons également tout le stockage applicatif avec EMC.

Votre politique en matière de sous-traitance ?
Il y a deux ans, nous avons décidé d'externaliser la production informatique auprès d'Atos Origin, dans l'optique de recentrer la DSI sur les domaines Etude et Développement. Dans la foulée, nous avons créé une unité à même de piloter les équipes d'infogérance mises à notre disposition, à la fois en termes techniques et financiers.

Pour le reste, nous optons pour telle ou telle SSII, au cas par cas, des projets de développement et de déploiement. Pour la mise en place de la plate-forme décisionnelle, par exemple, nous avons signé un contrat au forfait avec Business & Decision. L'application sera ensuite poussée à Atos pour l'exploitation.

DSI de Canal+
 La DSI
Effectif
90 salariés et environ 250 intervenants extérieurs
 Les solutions technologiques 
Serveurs Applicatifs et SGBD
250 (Windows)
Serveurs départementaux
110 bureautiques Windows
Postes de travail
3 500 (Windows XP SP2/ Microsoft Office)
Réseau étendu
VPN/MPLS (Neuf Cegetel)
ERP
SAP
Décisionnel
Siebel Analytics/Teradata
Stockage
EMC
 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Pierre Gressier est diplômé de l'Ecole Polytechnique (1984). Il a suivi une formation complémentaire de 2 ans à l'ENSIMAG. Il est depuis décembre 2004 DSI de Canal+.

2001
Il entre en novembre 2001 à la FNAC au poste de DSI.
2000 Il devient DSI d'AutoDistribution.
1997 Il occupe des postes de responsable de service technique et de responsable du domaine études et développement hors assurance avant de devenir directeur des études et développements chez Promodes - Hypermarchés Continent de 1997 à 1999.
1989 Il débute sa carrière à l'UAP (Union des Assurances de Paris), en tant qu'ingénieur spécialisé en intelligence artificielle.

   
 
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