INTERVIEW 
 
Bryan Cheung
Directeur en charge du développement de l'activité
Liferay
Brian Cheung et Geoffrey Gruel
"Une de nos ambitions, à terme, est d'être un partenaire OEM de grands éditeurs comme IBM"
De passage en France, les responsables de Liferay, le moteur de portails Open Source, font le point sur le développement actuel du produit et les opportunités du marché français.
20/09/2006
 
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Dossier Logiciels libres / Open Source
JDN Solutions. Pouvez-vous présenter Liferay, la société et son produit ?
Bryan Cheung. Notre société existe depuis 6 ans et regroupe aujourd'hui plus d'une trentaine de collaborateurs. C'est un groupe rentable et sans dettes, qui développe le portail Open Source Liferay sous la licence libre du MIT, une licence très permissive. Nous proposons à nos clients des services de formation, de consulting, de support et du développement à travers nos agences en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Actuellement, 60 à 70% des revenus de l'entreprise proviennent des Etats-Unis, le reste venant pour majorité d'Europe. Par notre partenariat avec Ippon Technologies, nous souhaitons développer notre présence en France où l'Open Source rencontre un marché mature, comme en Allemagne.

Qui participe aujourd'hui à l'élaboration du produit ? Avez-vous croisé vos équipes de développements avec celles d'autres éditeurs ?
Bryan Cheung. La plupart des développements de Liferay proviennent de nos équipes. Liferay est entouré d'une quinzaine de contributeurs externes et nous avons travaillé en étroite collaboration avec des sociétés comme Alfresco, aussi bien pour la partie technologique que pour la partie commerciale en proposant des offres communes.

Une de nos ambitions, à terme, est d'être un partenaire OEM d'entreprises comme IBM par exemple pour la partie portail.

Quelles sont les fonctionnalités propres à Liferay ?
Geoffray Gruel. Il est orienté Web Services dans le sens où il est producteur de services pour portlet distant, ce que l'on nomme WSRP, et consommateur de portlets. Liferay ne fais pas le mapping complet entre le portail et les applications tierces mais il offre le connecteur mâle, il ne reste qu'à ajouter la partie femelle. Un développement spécifique pourra être transformé rapidement sous forme de Web Services.

Il existe plus de 50 portlets développés pour simplifier la création d'intranets et de portails"
Dans la même optique, une autre fonctionnalité du moteur consiste à pouvoir passer d'une application non EJB [Ndlr : briques Java réutilisables] à une application complètement remodelée en EJB. Il existe plus de 50 portlets développés aujourd'hui pour simplifier la création d'intranets et de portails. A partir de cet existant, il devient facile de réaliser de la publication dynamique de sites. Nous assurons d'ailleurs le support d'Ajax.

De quelle modularité fait preuve aujourd'hui votre portail ?
Bryan Cheung. Nous sommes indépendants des vendeurs. Notre plate-forme travaille avec des solutions IBM, BEA, JBoss, Jonas, Tomcat, Oracle, MySQL, PostgreSQL, Windows, Linux, Mac OS X. Par ailleurs, nous sommes capables de communiquer avec les annuaires de Novell, Apache, Microsoft. Vis-à-vis des outils de gestion de contenu, nous nous interfaçons avec Alfresco, tandis que les fonctions de moteurs de recherche sont assurées par des liens avec Lucene ou Verity.

L'outil peut également utiliser une partie du contenu du framework Java Spring, et l'architecture d'Hibernate. Nous sommes assez souples pour cela.

Quelle est la cible du produit Liferay ?
Geoffray Gruel. De la moyenne entreprise aux grands comptes. Nous ciblons d'abord les entreprises ayant déjà choisies J2EE comme couche d'infrastructure pour leur système d'information. En France, nous avons étalonné la solution sur notre client Stadup, qui fournit des services Web pour les fédérations sportives. Leurs besoins sont passés de 10 000 à 350 000 utilisateurs en 3 ans.

Notre optique est d'apporter un niveau de performance équivalent sur les différents systèmes d'exploitations pour être capable de connecter aussi bien du mainframe, du middleware que des applications Web.

A quel rythme sortent les évolutions du produit ?
Bryan Cheung. Tous les 6 mois en moyenne, une nouvelle version majeure sort. Les versions mineures arrivent toutes les 3 semaines. Sur cette question, notre objectif consiste d'ailleurs à développer la maintenance sur les versions antérieures du produit.

Nous sommes en train d'ajouter le support de l'ESB Service Mix"
Sur quelles fonctionnalités nouvelles travaillez-vous à l'heure actuelle ?
Bryan Cheung. Nous sommes en train d'ajouter le support de Service Mix, un ESB qui nous permettra d'offrir à nos clients le lien entre les Web Services du portail et les applications métiers. Ce projet se trouve actuellement en version béta. Avec cet ESB, il sera beaucoup plus facile d'introduire des applications métiers en provenance de progiciels comme Siebel, SAP ou Oracle.

L'interface utilisateur subit des modifications de manière à simplifier l'utilisation de fonctions complexes. Nous ajoutons aussi du support sur OpenCMS et Vignette CMS. Coté moteur de recherche, des optimisations sont en cours de manière à mieux prendre en compte les méta tags. Enfin, nous intégrons un moteur de workflow développé en interne.

Quid du support des liens générés avec SAP, Oracle ?
Geoffray Gruel. Si SAP le veut bien, il suffit d'exposer ses Web Services pour que nos produits soient compatibles. Par contre, si l'éditeur verrouille sa technologie, nous ne pouvons pas supporter les connecteurs et garantir au client que cela va marcher. Mais c'est dans l'intérêt du client, et donc des éditeurs, de disposer d'une technologie ouverte.

Avez-vous une stratégie particulière pour conquérir les pays émergents ?
Bryan Cheung. Nous travaillons avec un client au Maroc, la trésorerie du Royaume en l'occurrence. Nous essayons aussi de nous introduire sur des marchés asiatiques, notamment la Malaisie, Taiwan ou en Chine. Dans ce dernier cas, il faut d'abord lutter pour protéger sa propriété intellectuelle. En l'occurrence, à l'heure actuelle il existe un site chinois reprenant les services de notre société sans en avoir l'autorisation.

Envisagez-vous de faire appel à des fonds d'investissements privés pour accélérer votre développement comme l'ont fait MySQL ou SugarCRM ?
Bryan Cheung. Non. Nous finançons notre propre développement par la croissance interne. Nous ne sommes pas à la recherche de fonds d'investisseurs, les dirigeants actuels préfèrent garder le contrôle sur le développement du groupe. Notre société à une philosophie particulière, par exemple, nous reversons une partie de nos bénéfices à des organisations non gouvernementales ayant participé à la reconstruction des habitations après le passage du Tsunami en Asie.

En mode Open Source, chaque maillon de la chaîne a intérêt à améliorer le produit"
L'Open Source est pour nous plus qu'une liberté offerte, il apporte beaucoup de synergies grâce à son mode de développement décentralisé. Quand un client nous demande une fonctionnalité, nous la développons, et lui-même contribue à cette nouvelle fonction. Une fois terminé, ce développement est redistribué à l'ensemble des maillons de la chaîne : éditeur, SSII, clients. Chacun examine une partie du code source du produit et a intérêt à l'améliorer.

Comment va se passer la couverture en France de Liferay ?
Geoffray Gruel. Nous sommes présents à Paris et à Lyon. Nous pouvons opérer également en région, d'ailleurs un développement de cette activité est prévu l'année prochaine. Nous avons signé un partenariat avec Capgemini afin de répondre aux attentes des grands comptes.

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Dossier Logiciels libres / Open Source
A l'international, nous disposons d'une antenne au Maroc et à Casablanca. Cette dernière a été ouverte cette année pour réaliser du développement offshore, c'est un grand défi pour nous. L'année prochaine, nous envisageons d'attaquer la Belgique et la Suisse.



Etait aussi présent lors de cette interview Geoffray Gruel, Directeur Général Délégué d'Ippon Technologies, société de services informatiques spécialisée dans les technologies Java J2EE et le SOA. Sa société a été choisie comme le partenaire intégrateur de Liferay dans l'hexagone.

 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Brian Cheung, PDG et fondateur de la société, a lancé Liferay en 2000.

   
 
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