"Il était temps", réagit
Michael
Tartar, expert XML chez Andersen. Suite aux travaux communs d'un nombre
impressionnant de grands éditeurs du secteur, le W3C
(World Wide Web Consortium) vient de donner aux spécifications
SVG (Scalable Vector Graphics) et SMIL Animation (sous-ensemble du Synchronized
Media Integration Language) le statut de recommandations. L'annonce signifie
- dans le jargon de l'organisme mondial chargé de définir
les protocoles du web - que ces deux spécifications peuvent
être considérées comme stables. Bref, SVG et SMIL
Animation viennent d'accéder au rang de standards. La première
concerne les graphismes vectoriels en deux dimensions et la seconde l'orchestration
de contenus multimédia interactifs. Toutes deux se fondent sur
le langage de description de données XML
SVG, un format graphique
ouvert et "intelligent"
SVG apporte deux types de bénéfices.
Tout d'abord, "Il s'agit de la première représentation
visuelle de l'utilité d'XML", note Michael Tartar. En d'autres
termes, SVG représente un bon ambassadeur du méta-langage.
Les autres bénéfices sont plus pratiques. "Avec
SVG 1.0 nous allons pouvoir utiliser et exploiter des graphiques produits
par une autre application... y compris avec des outils freeware",
se félicite le représentant d'Andersen.
Avec, à la clef, de nouvelles applications: les images, diagrammes
ou autres éléments graphiques pourront désormais
bénéficier d'une indexation et faire l'objet d'une recherche
au même titre que du texte ; le texte présent sous forme
graphique pourra être traduit ou redimensionné de manière
transparente ; toutes ces modifications pourront être effectuées
par les serveurs, en fonction du terminal client par exemple, ou par les
utilisateurs selon leurs propres critères...
Une grande avancée
pour les standards XML
Pour devenir un standard opérationnel,
une spécification ne doit pas seulement être utile et ratifiée.
Encore faut-il qu'elle reçoive l'aval d'un nombre critique d'acteurs
de l'industrie. Sur le sujet, SVG donne toutes les assurances. Le groupe
de travail SVG, plus encore que celui de SMIL, affiche en effet une liste
de membres impressionnante : Adobe, Macromédia, Corel, Quark,
Microsoft, AOL/Netscape, IBM, Hewlett-Packard et même Eastman Kodak
et Xerox y figurent. Le spécialiste XML d'Andersen considère
ces soutiens comme essentiels. L'adoption de ces standards XML par des
dépositaires de formats dits "propriétaires" tels
qu'Adobe PDF ou Macromédia Flash représente un vrai "gage
d'acceptabilité". Dès lors que de tels monstres ont
signé, "les autres vont devoir suivre", prédit
Michael Tartar.
[Pascal Bories, JDNet] |