Le week-end de la Toussaint fut long pour les ingénieurs de
France Télécom. Victimes dans la soirée de samedi d'un ralentissement
général du réseau téléphonique commuté (RTC), lequel achemine
traditionnellement la majorité des communications nationales
du territoire, ils ne sont parvenus à résoudre le problème que
27 heures plus tard.
C'est aux alentours de 18 heures que le staff technique s'aperçoit
d'une défaillance qui conduit certains types de commutateurs
à ne pas établir des communications. Une défaillance qui surgit
de façon ponctuelle et non localisée, un fait sans précédent.
"D'habitude, les pannes les plus courantes sont localisées
et causées par des évènements imprévisibles comme les pannes
électriques ou les dégâts des eaux", explique un porte parole
de l'opérateur national.
Pour
rétablir un meilleur niveau de service, les techniciens commencent
par réinitialiser les commutateurs, une procédure qui vise
à vider leur mémoire tampon surchargée. "Cette solution n'était
pas pérenne car la mémoire des commutateurs se remplissaient
à nouveau", analyse-t-on chez France Telecom. Un correctif
logiciel est alors mis au point et appliqué en priorité auprès
des appareils touchés par la panne.
"Nous disposons de 600 commutateurs divisés en deux types
dont 288 étaient susceptibles d'être affectés par la panne.
Sur les 288, 26 ont connus des problèmes et jamais plus de
dix en même temps.", affirme le porte parole. Les patchs sont
appliqués préventivement à l'ensemble des 288 machines, le
dernier ayant été installé dimanche à 21h15, annonçant ainsi
le retour à la normale du réseau.
En cause, une
passerelle voix sur IP à Reims |
Thierry Breton, président du groupe, demande alors le résultat
d'une enquête approfondie sur les causes de ce ralentissement.
Le résultat parvenu hier sur son bureau met en cause une passerelle
de voix sur IP à Reims. "Cet équipement achemine la voix sur
IP vers le réseau RTC partout en France", souligne-t-on chez
France Telecom. Lors d'une communication, la passerelle VoIP
échange deux messages de signalisation avec le commutateur,
le premier avant, le deuxième après.
"Or certains appels de certains types avaient une signalisation
erronée. Typiquement, le signal d'un appel national qui doit
être précédé de 33 générait un zéro supplémentaire, devenant
033.", indique le porte parole. Dès lors, les appels nationaux
ressemblent à des appels internationaux, brouillant le fonctionnement
standard des commutateurs habitués à ne traiter que les appels
du territoire.
Les appareils choisissent alors de stocker temporairement
les numéros injoignables dans leurs mémoires tampons, une
procédure qui les conduit à s'auto-saturer. Comme ils incluent
des protections contre ce genre de phénomènes, les commutateurs
enclenchent un ralentissement du trafic, favorisant les émissions
d'appels aux réceptions d'appels.
Comme il est impossible de connaître les personnes directement
touchées, France Télécom a choisi d'offrir les communications
nationales à partir de postes fixes passées entre samedi 16h
et dimanche 21h.
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