Windows
3.0 sort en 1990 et se vend à 3 millions d'exemplaire en un an. Deux ans
plus tard, le même volume est atteint avec Windows 3.1, mais en deux mois.
La place de premier OS pour PC lui revient alors, elle ne sera jamais perdue.
Windows 95 voit le jour en 1995 et Windows 98 en 1998.
Ce sont les dernières versions basées sur le noyau MS-DOS mais aussi
les premières à embarquer d'office un navigateur : Internet Explorer.
Ce couplage OS / navigateur sera l'un des principaux arguments des détracteurs
de Microsoft dans le procès anti-trust qui débutera quelques années
plus tard.
Une politique OEM implacable
Le succès rencontré par Windows
n'est pas le seul fruit des fonctionnalités offertes aux utilisateurs.
Microsoft met en effet sur pied dès 1994 une politique de licences OEM
très agressive auprès des constructeurs et de leurs revendeurs.
Appelée Market Development Agreement (MDA), elle prend la forme d'une grille
de tarification différenciée en fonction du niveau d'engagement
promotionnel et des volumes générés par ces derniers.
Pour bénéficier d'une remise importante sur les licences, les constructeurs
doivent en effet participer aux campagnes de promotion et de presse de l'éditeur.
Plus la visibilité de la marque Windows est forte et plus les volumes sont
élevés, plus les tarifs des licences sont bas. Les constructeurs,
pour la plupart réticents au départ, finissent par signer. C'est
le cas notamment de Compaq, de Dell et... d'IBM. En 1997, le département
OEM de Microsoft réalise presque un tiers du chiffre d'affaires global
de la société, soit 3,48 milliards de dollars sur un total de 11,36.
La menace juridique permanente
Le système est toujours d'actualité, mais il a subi quelques modifications.
Il évite désormais de lier les remises accordées à
la mise en avant du navigateur de l'éditeur depuis que le département
de la justice américain (DOJ) a entamé un procès pour abus
de position dominante envers le géant du logiciel, en s'appuyant notamment
sur cet argument.
Après un procès sur le sol américain qui durera
cinq ans et qui l'opposera au DOJ et à 18 Etats, Microsoft échappera finalement
au pire, c'est-à-dire à sa dislocation en plusieurs entités. Microsoft s'en sort
également bien dans un autre procès l'opposant cette fois-ci à
Sun, au sujet de la machine virtuelle Java embarquée dans les versions
de Windows. Enfin, Microsoft parvient à un accord financier avec AOL qui
l'accuse d'avoir enterré vivant le navigateur Netscape, racheté
en novembre 1998.
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la troisième et dernière partie
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