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Raphaël Jean
Directeur général
EntropySoft
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Il est évident que Microsoft voit dans Linux un concurrent bien réel mais difficile à affronter. En effet, si plusieurs distributions de Linux sont commercialisées par des éditeurs, ceux-ci ne contrôlent pas le noyau Linux, ni la plupart des composants du système. Dès lors, même si Microsoft parvient à éliminer Red Hat ou Novell, Linux leur survivra.
Steve Ballmer est connu pour ses déclarations fracassantes mais celles-ci reflètent rarement les positions officielles de l'éditeur. Il est peu probable que Microsoft déclenche sa puissance de feu judiciaire contre Linux. D'abord, qui serait la cible ? Red Hat ? Cela ne règlerait pas le problème Linux. Les utilisateurs finaux ? Cela serait mauvais pour l'image de Microsoft qui a déjà souffert de son attitude dominante dans le passé.
Ensuite, il serait à la charge de Microsoft de démontrer lesquels de ses brevets sont violés par Linux et pourquoi. Il faut rappeler que SCO, avec l'aide financière de Microsoft, a déjà tenté d'attaquer la communauté Linux sur le plan de la propriété intellectuelle et s'y est cassé les dents. Or, même si Microsoft a plus de chance et obtient gain de cause dans un nouveau procès, il est probable que la communauté Linux réagira. On peut parfaitement imaginer qu'avant la fin de la procédure légale, les portions de code Linux incriminées auront été réécrites de façon à ne plus violer de brevet Microsoft.
Rappelons enfin que les brevets logiciels n'existent pas en France et que, donc, cette bataille juridique, si elle a lieu, ne devrait pas concerner les éditeurs et utilisateurs de Linux en France.
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