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Montées de versions > Les clubs utilisateurs,
souvent la dernière roue du carrosse

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J'ai connu beaucoup d'exemples, que ce soit sur des ERP, des systèmes d'exploitation pour les postes clients ou sur des gros serveurs. Je citerais notamment le cas de Microsoft, qui à partir d'une certaine date, ne livre que certains logiciels. En interne, nous essayons d'avoir un parc homogène que nous faisons évoluer de manière régulière tous les 2 ou 3 ans. C'est une décision qui ne tient pas compte cependant des annonces de Microsoft.

Plus récemment, le cas est en train de se poser chez nous pour l'environnement Notes d'IBM. Nous allons être obligé de changer de version dans l'urgence, ce qui s'est traduit finalement par un appel d'offres sur l'ensemble de notre messagerie, comme si nous repartions à zéro. Le jour où nous prendrons notre décision, que ce soit pour des produits concurrents ou la dernière version de Notes, ce sera comme si nous mettions en place un nouveau produit.

Les éditeurs américains, quel que soit le type de logiciel qu'ils fournissent, sont en général beaucoup plus durs et inflexibles que les éditeurs français. Evoluer est toutefois une bonne chose pour l'entreprise, mais il faut savoir que les raisons invoquées pour monter de version ne sont pas toujours celles évoquées par l'éditeur. Ils n'écoutent que trop rarement les clubs utilisateurs, et quand ils le font, c'est souvent la dernière roue du carrosse.

J'ai été parfois dans des démarches d'affrontement, ce qui m'incite à encourager les initiatives comme la négociation de son contrat de licence logicielle ou la formation de clubs utilisateurs. L'Open Source peut aussi être un rempart contre ce genre de pratiques. Il m'est aussi arrivé de garder en l'état un logiciel qui n'était plus maintenu par l'éditeur, parce qu'il était stable. En l'occurrence, il s'agissait d'un logiciel de BPAO de CA, baptisé KBM.

Il faut aussi voir dans cette démarche une marche en avant un peu forcée de l'ensemble de l'industrie. A partir du moment où je fais évoluer une machine, je fais évoluer son système d'exploitation et les applications qui vont avec. C'est souvent profitable même si nous subissons cette migration. Pour des petites entreprises en revanche, je ne sais pas si cette fuite en avant est profitable car les besoins sont souvent simples.

Enfin, le dernier problème posé par ces montées de version incontournables tient à la difficulté de les justifier auprès des directions métiers. Peut être faudrait-il reproduire l'exemple des migrations de l'an 2000 où, contraints et forcés, tout le monde avait collaboré aux tests des applications. C'est d'ailleurs l'un des rares projets de changement de versions ayant abouti en temps et en coût donné car il n'y a pas eu de discussions.


Yves Aroud

DSI en charge des applications Web
Richemont
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