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Négocier les clauses des licences propriétaires

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Acheter un logiciel "en boîte" est une chose. Acquérir des licences en volume en est une autre. Qui répond à des règles spécifiques au-delà de la réglementation commune des relations commerciales.

A commencer par une particularité, en tout cas pour le droit français : l'exigence d'un écrit. "C'est la condition de fond à la concession des droits sur un logiciel" explique Maître Xavier Hofman, avocat au Barreau de Paris.

De fait, chaque clause prend toute sa constance dans les relations contractuelles entre un éditeur (ou un revendeur) et l'entreprise utilisatrice. "Sous peine de nullité, le contrat doit impérativement mentionner le périmètre exact des droits concédés" prévient Me Hofman.

Devront être notamment indiqués la destination du logiciel dans l'entreprise (à quoi il sert, comment l'on s'en sert), la possibilité ou non d'utiliser le logiciel dans les filiales, etc. "Tout ce qui n'est pas autorisé dans le contrat est strictement interdit à l'utilisateur, poursuit l'avocat. Tous les autres cas seront susceptibles de poursuites en contrefaçon par le propriétaire des droits. Et rester évasif n'est pas une solution et profitera plutôt à l'éditeur".

Cette première clause est donc la plus importante de toutes. Néanmoins, elle est loin de suffire pour s'assurer des relations claires et saines entre les co-contractants. Outre le prix, il est également conseillé d'évoquer la documentation d'accompagnement du logiciel, "d'autant que son existence et sa livraison en même temps que le logiciel est une obligation légale".

La question de la copie de sauvegarde est en revanche plus pernicieuse. "C'est un droit, sauf clause contraire, précise l'avocat. Il s'agit d'un point à négocier entre les parties". Tout comme l'accès aux sources dans le cas où la maintenance ne serait pas assurée par l'éditeur voire même si l'éditeur disparaissait.

L'interopérabilité avec le reste du système d'information (présent et futur) de l'entreprise doit elle-aussi faire partie des négociations. Le client doit contractuellement être certain de pouvoir accéder aux sources applicatives.

Enfin, les périodes de réception (recette), rodage, déploiement et garantie doivent pour leur part faire l'objet d'une attention toute particulière, tant au niveau de leur périmètre fonctionnel respectif que de leur date d'entrée en vigueur et leur durée.

Dans tous les cas, se faire assister par des techniciens (de l'informatique et du droit) est nécessaire. "C'est une condition nécessaire pour établir un rapport de force équilibré entre les deux parties au contrat".

Pour résumer, et selon les propres termes de Me Hofman, "le contrat est le manuel d'utilisation de la relation entre les co-contractants". Il est donc censé répondre à toutes les situations qui pourraient survenir tout au long de son exécution.

Dans certains cas, le tribunal est une option à envisager. Là aussi, le contrat peut s'avérer salvateur si les parties sont, au départ, tombées d'accord sur le droit applicable et la juridiction compétente dans cette situation.

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