Dans le secteur du
développement de jeux-vidéo et tout particulièrement du segment
middleware - ces briques logicielles utilisées dans le processus
de création jeux-vidéo tel que les moteur 3D, d'intelligence artificielle
ou de modélisation d'environnement -, il n'est pas rare de voir des acteurs
recentrer leur activité ou bien développer d'autres sources de
revenus complémentaires au jeu vidéo.
C'est par
exemple le cas de Bionatics et de Kynogon, spécialisés
à l'origine pour le middleware à destination du jeu vidéo
et qui ont ensuite été amenés (ou contraints) à se
diversifier en orientant leurs développements vers des applications pour
un usage civil voire militaire.
"Nous avons adopté une démarche opportuniste
qui a consisté à développer notre savoir-faire acquis dans l'activité
jeu vidéo pour mieux l'adapter à d'autres secteurs demandeurs
liés à la sécurité, à l'environnement ou encore
au serious gaming", indique Pierre Pontevia, PD-G de Kynogon, fournisseur
de moteur d'intelligence artificielle pour les consoles de nouvelle génération.
Et le PD-G de poursuivre : "les technologies que l'on apporte pour le
domaine du jeu vidéo sont en avance par rapport à celles proposées par les simulations
militaires. Les jeux vidéo d'aujourd'hui nécessitent une précision et une
reproduction quasi à l'identique d'un environnement en 3D".
D'autres éditeurs comme Bionatics, spécialisé dans la simulation
végétale 3D, ont recentré leur activité en raison
de circonstances externes au marché du jeu vidéo : "après
le 11 septembre 2001, les besoins ont évolué avec la conjoncture
et l'on a trouvé dans la simulation d'environnement militaire et civile
un relais de croissance inespéré", fait savoir Stéphane
Gourgout, vice-président exécutif de Bionatics.
A l'instar de Kynogon,
les synergies entre le développement de middlewares à destination
du marché du jeu vidéo et pour des secteurs moins ludiques sont
tout aussi réelles pour Bionatics.
"Les innovations qui
vont être réalisées à destination du jeu vidéo vont être réutilisées dans d'autres
domaines comme celui de la simulation militaire et civile [...] Cela s'inscrit
dans un cercle vertueux dans la mesure où ce qui est développé à l'origine pour
le jeu vidéo profite à la simulation militaire et vice versa", s'enthousiasme
Stéphane Gourgout.
Cette interaction entre les développements
logiciels pour des usages antagonistes se confirme : "la présence
de représentants du secteur de la défense au salon Game Devloper
Conference, tout comme celle de professionnels de l'industrie du jeu vidéo
sur des salons militaires est de plus en plus fréquente", note le
vice-président exécutif de Bionatics.
|
Bionatics
et Keynogon Les relais de croissance
se trouvent dans les applications professionnelles |